top of page

Une pionnière du féminisme dans la musique oubliée par l'Histoire


BONNES FEUILLES - Bénédicte Flye Sainte Marie : une nouvelle biographie sur Camille Urso, la première musicienne féministe au XIXᵉ siècle... « Traversée par de nombreuses réflexions sur la conditions des femmes d’hier et d’aujourd’hui, cette biographie romancée très documentée dépeint avec brio la trajectoire de cette artiste injustement oubliée. » Extrait de la quatrième de couverture.


Camille Urso a été la première musicienne féministe en France, au XIXᵉ siècle. D’origine Nantaise, elle décide très jeune de prendre son destin en main et obtient de jouer du violon, à une époque où cet instrument était la chasse gardée des hommes. Une période de l’histoire où l’on disait même que le violon “nuisait à la joliesse de la figure des dames”.

Connue pour la longévité de sa carrière outre manche (50 ans à l’affiche à New York), elle est devenue une icône aux États-Unis et a facilité le la création du Conservatoire de Boston, où les classes de corde furent directement ouvertes aux élèves des deux sexes. Elle a aussi permis à la Royal Academy of Music à Londres d’accueillir sa première étudiante en violon, 70 ans quand même après sa création !


Sa ténacité lui a aussi permis de continuer à faire des concerts partout dans le monde malgré une aura et une réputation en berne lors de ses dernières années. Soucieuse d’améliorer la vie des musiciennes, et qu’elles soient mieux reconnues pour leur talent et engagées dans les orchestres, elle s’est heurtée toute sa carrière à la misogynie, au sexisme de classe, au mépris de nombre de ses pairs. Cela n’a en rien entamé sa détermination. “Sa virtuosité n’avait d’égale que son obstination”. Camille Urso a beau être discrète et pudique, elle est une soldate du violon, une force de la nature, bref, l’une de ces “exceptions françaises” dont notre beau pays a le secret.


L’analyse d’articles et de livres de Bénédicte Flye Sainte Marie elle-même permet d’appréhender son apport à l’Histoire de la Musique avec plus d’acuité. La longue bibliographie en fin de volume rappelle le travail effectué pour assembler ce livre bien ficelé - c’est assurément le travail d’une main experte dans la recherche documentaire et la retranscription des moments clés sous la forme d’un récit rondement mené.


Dans cette biographie fournie et très bien documentée, entre rappels et ovations, mêlant citations et interpellations de sources institutionnelles et familiales, Bénédictine Flye Sainte Marie s’attache également à retracer le parcours intime de cette femme d’exception, à travers sa relation avec le jeune Belge Frédéric Luere, organisateur de conférences, qui allait devenir son manager, mais aussi celle, toute aussi belle, qui l’unissait à son père, lui qui lui avait offert son premier violon; lui avec qui elle était monté à Paris. Un bel exemple de relation père-fille qui devrait en inspirer plus d'un.


Cette biographie n’est pas seulement celle de Camille Urso. Il s’agit d’une fresque vivante du développement du féminisme dans l’univers de la musique, de la Commune à aujourd’hui, en survolant les grandes métropoles de ce monde - New York, la trépidante Boston, Londres, Paris la Ville-Lumière, Sydney, Melbourne la Merveilleuse, sans oublier le Nantes de ses jeunes années, pas aussi grande que ça en taille, mais importante quand même dans le cœur d’une petite fille privée de son enfance par un talent un peu trop grand. Ce tour du monde dessine une petite géographie du féminisme et esquisse une peinture de l’Histoire de la musique, un duo suffisamment unique pour devoir ici le faire remarquer. Ce livre fait voyager, tout en faisant réfléchir.


La quatrième de la couverture éclaire bien les tenants et les aboutissants du livre :

«Morte il y a cent ans, la Français Camille Urso a, par la force de sa volonté, fait tomber pendant toute sa vie les barrières qui se sont dressées devant elle. Petite fille, d’abord en obtenant de jouer du violon, dans un XIXe siècle où cet instrument était la chasse gardée des hommes. L’enfant prodige a ensuite traversé l’Atlantique et est devenue une icône aux États-Unis, y menant pendant cinquante ans une carrière constellée d’honneurs et de succès. Féministe dans l’âme, elle s’est aussi battue pour que les musiciennes soient reconnues pour leur talent, indépendamment de leur sexe, et soient engagées dans les orchestres. »


Bénédicte Flye Sainte Marie, journaliste freelance, travaille et écrit sur le bien-être, le féminisme dans ses dimensions sociales, historique et politique ainsi que sur les grandes questions sociétales de notre temps.


Elle est notamment l’autrice de PMA le grand débat, Les 7 péchés capitaux des réseaux sociaux et du Pouvoir de l'apparence: Le physique, accélérateur de réussite ?, tous parus aux éditions Michalon.


O. V.


bottom of page