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EN PLEIN CIEL AVEC ODILE LEFRANC





Le livre Le lac au miroir d’Odile Lefranc m’est parvenu en Australie en juin 2023, accompagné d’une gentille dédicace :


Pour Olivier,

Cette traversée entre les continents, le monde de l’Art, et les paysages de Walter Spies…

Bonne lecture,

Odile


Et quelle traversée ! Ce roman, à la fois intime et universel, nous plonge dans les méandres de l’identité, des secrets familiaux et des blessures de l’Histoire.


Hannah Springer est partie à dix-huit ans pour l’Australie, fuyant une mère énigmatique, Magda, née en 1945 à Dresde, et qui a toujours refusé de révéler l’identité de son père. Ce manque d’identité est le moteur du roman : Hannah ne peut avancer dans sa vie sans démêler les fils du passé.


Sa quête commence à Bali, où elle enquête sur Walter Spies, un peintre allemand dont les œuvres ont marqué son enfance. Cette enquête devient vite un voyage intérieur : et lorsqu’Hannah apprend la mort de sa mère, tout remonte à la surface. Des souvenirs douloureux, des non-dits, et une question lancinante : « Est-ce que je voulais vivre comme elle, hantée par le passé ? »





Le roman alterne subtilement les récits de vie : celui de Walter Spies, artiste visionnaire et victime des tourments de l’Histoire, et celui de Magda, marquée par le bombardement de Dresde et la spoliation des Juifs par les Nazis. Ce va-et-vient entre passé et présent crée un écho poignant entre les trajectoires des personnages, renforçant l’idée que les blessures de l’Histoire se transmettent de génération en génération.


Ce qui frappe dans Le lac au miroir, c’est l’immersion dans tous les arts. Peinture, danse balinaise, photographie, musique : chaque page résonne comme une galerie vivante. Odile Lefranc écrit comme on compose une symphonie, entrelaçant les disciplines pour créer un univers.





Lire ce livre, c’est comme entrer dans un musée. On se promène d’un tableau à l’autre. Les phrases se teintent parfois de touches jazzy inattendues, des perles de langage qui surgissent à la manière d’un coup de trompette.


Je ne pouvais m’empêcher d’écouter Blossom Dearie en le lisant. ManhattanTea for Two, ou encore Plus je t’embrasse. Chaque roman devrait avoir sa bande originale, et celle-ci est du jazz mixé avec Pavane pour une infante défunte de Ravel.


J’ai lu Le lac au miroir littéralement au milieu des nuages, entre deux continents, là où l’intime et l’universel semblent se rejoindre. Accompagné de la BO du roman, ce livre total m’a transporté dans un espace où chaque page résonnait avec la mélodie du voyage. Refermer ce livre, c’était comme atterrir après un trop court vol, à regret.




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