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Opération Marie

Pour Odilon Duverneuil, tout a commencé par la lecture de Libé, et tout a fini par la lecture de Libé. Rien de plus normal…

Lui qui aime tant lire, des livres, des journaux, il voudrait bien éviter de les lire, à présent, les journaux. Un article de Libération a chamboulé sa vie et a même failli la briser sur l’écueil d’un mot — passage. Normalement, on regarde les actualités à la télévision, on lit la presse, on regarde les photos illustrant les faits divers, puis on les oublie vite fait. Mais pas Odilon ; dans son cas, tout s’inscrit dans le tissu de sa vie, et il s’en souvient toujours. Alors, il prend toute la responsabilité de ce qu’on trouve dans les pages imprimées : les mots, les phrases, les paragraphes… Le poids de leur réalité peut être insupportable. Les mots ont tout déclenché une fois, alors, pourquoi pas deux ? La première fois, on est toujours innocent, mais la seconde ?

Il faut faire attention : les journaux sont parfois criminels, ils vont au bout de leurs fantasmes.

Cette histoire d’amour autour de la fermeture du « passage de la Sorcière » à Paris est le prétexte pour une réflexion éclairée sur le métier d’écrivain. 

Éric Berti, ancien Consul Général de France, Sydney

A quirky romantic odyssey from the cobblestones of Montmartre. 

Librairie Abbeys

Extrait

 

« La privatisation par clôture abusive du dernier passage public montmartrois reliant la rue Lepic à l’avenue Junot, tentée par ses riverains sous prétexte d’insécurité, ne passe pas : un charivari du quartier scandalisé est prévu le 2 octobre à 19 heures sur les lieux, 23, avenue Junot. La pétition de protestation à la clé a déjà réuni plus de 3000 signatures. »

Odilon fixe la brève de ses yeux à moitié endormis. Il ne fait plus l’effort de bouger sa rétine pour la relire une deuxième fois : ses yeux sont simplement arrêtés au-dessus de l’article. Les lettres noires perdent leur identité de lettres, le journal n’est plus qu’un ramassis de caractères noirs n’ayant plus aucune signification. Un peu comme s’il était en train de lire du chinois ou de l’arabe. Il glisse dans un rêve…, comme immergé dans une matière cotonneuse. (…)

 

Dans le club, un ancien cabaret « belle époque » de la rive gauche, le jazz est à bout de nerfs. Et il n’y a pas que lui qui soit en bout de course : hormis Odilon, il ne reste plus qu’une vieille femme puante et saoule au visage botoxé, les seins aux genoux. À cette heure avancée de la nuit, on a rarement de bonnes surprises, même si un processus mystérieux mêlé de poésie et de nostalgie veut toujours nous le faire croire. Odilon a arrêté d’y croire il y a quelques années déjà. Et pourtant, quand on vit dans le présent comme lui le fait si bien depuis son « divorce de l’an 2000 », on est normalement proche de l’amour, et il ne faut a priori pas longtemps pour rencontrer quelqu’un d’autre. Mais ça fait déjà presque dix ans, et Odilon est toujours seul dans sa vie. »

Revue de presse

  • “Like a butterfly causing a hurricane on the other side of the world, this tale of love and literary seduction in the Parisian neighbourhood of Montmartre begins with an innocent article in the daily Libération. It soon leads our hero Odilon Duverneuil on the amorous quest of a lifetime - through fiction. But how can he possibly control it, any more than he can control the mysterious Marie?” (Librairie Abbeys) 

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